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dimanche, 19 février 2012

La presse collabo et le procès des 23 (suite)

AVERTISSEMENT

 

Il s’agit d’un article paru dans "Aujourd’hui", journal collaborationniste, comme chacun l’aura bien compris. Il est évident que les comportements décrits, les propos rapportés dans cet article, ainsi que dans tous les autres organes de presse qui ont accepté la honte de la collaboration, relèvent de la pure invention, de la pire calomnie, une production de quelques journalistes miteux qui étaient sans doute payé plus de 2 200 francs. Comme décliné précédemment, le seul but était de salir la lutte héroïque de ces combattants. Nous appelons donc nos lecteurs à la plus grande vigilance quant à l’interprétation qui pourrait être faite de ces articles. Le négationnisme est une arme redoutable pour les ennemis de la liberté.


AUJOURD’HUI

(Journal collaborationniste)

Fondé en août 1940

Édition du 21 février 1944

 

L’Équipe des « dérailleurs » devant la Cour martiale allemande

 

***

 

Son chef Boczor est l’auteur  de 21 attentats* contre les voies ferrées.

 

Il s’appelle Joseph Boczor [parfois orthographié Boczov]. Il est né à Felsabanya (Hongrie) en 1905 [le 3 août]. Il se dit appartenant à la religion réformée. Voire… Son visage est celui d’un sémite cent pour cent. Une nuque maigre, un occiput développé, et ses cheveux de nihiliste qui, comme chez Rajman, sont rejetés en arrière « à l’artiste ». Autant de marques de fabrique…

 

Il a l’air très étonné qu’on lui reproche ses actes. Rien ne lui semble, en effet, plus naturel que de gêner la circulation des chemins de fer dans un pays qui est occupé par la Wehrmacht. Naturellement, il ne sait pas qui lui a remis, ainsi qu’à ses hommes, les « clefs anglaises » (quelle coïncidence !) et les crochets nécessaires au déboulonnage des rails. Il suffit d’avoir vu des cheminots travailleurs de la voie porter un rail pour comprendre qu’il ne s’agit pas d’une opération de tout repos. Mais Joseph Boczor a son système. Il n’en est pas peu fier car il a provoqué vingt et un déraillements.

 

La ligne Paris-Troyes semblait [être], durant l’automne dernier, son champ de manœuvre idéal. Avec Wasjbrot, Elek, Goldberg, Shapiro, Fingercweig, Usseglio et consorts, il opérait la nuit.

 

Le jeune Elek est bien curieux à observer. C’est un charmant Juif aux cheveux blonds frisotés, aux traits fins et réguliers, et mis avec une certaine élégance. Le président lui demande comment, lui, fils de bourgeois aisés, élevé dans un lycée a pu se mêler à des criminels de droit commun. Sa réponse est aussi décevante que sa présence ici.

 

—   Mes parents tenaient un restaurant. Les lois de 1940 ont fait fermer la maison. Je ne savais que faire. C’est alors qu’un de mes anciens professeurs m’a conseillé d’entrer dans le mouvement de résistance contre la Wehrmacht.

 

—   Et vous n’avez pas compris dans quel milieu vous étiez tombé ?

 

—   Si. J’ai dit que je ne voulais faire partie ni des attaques à la grenade, ni des attaques au révolver. Alors, on m’a « mis » aux déraillements.

 

—   Et vous n’avez pas pensé que vous pourriez provoquer la mort de ces Français que vous prétendez défendre contre l’envahisseur ?

 

—   Eh ! que voulez-vous ?... En temps de guerre… Il y a bien des bombardements !

 

Ainsi, ce jeune Juif, venu de Hongrie, refuse de tuer par armes à feu, mais il accepte, d’un cœur léger, de tuer par catastrophes de chemin de fer. Cela dit, on regrette que l’ancien professeur ne soit pas lié, par une solide paire de menottes, à son jeune élève…

 

***

 

Un sinistre travail de nuit.

 

Tous les dérailleurs parlent tranquillement de leur « travail de nuit », s’étendent complaisamment sur les possibilités techniques d’un bref démontage…

 

L’un d’eux, armé d’un pistolet, était chargé d’abattre les surveillants de vois ferrées… Ce pistolet fut la cause d’un malheur. Aux abords de Melun, des gendarmes fouillaient les gens, ils ont fouillé la troupe qui voulait renter à Paris par le train, en espérant sans doute que des confrères n’avaient pas imité son exemple sur le parcours qu’elle allait couvrir. La bande a été embarqué en un tournemain et la voici qui ne semble pas très fière de son équipée, sauf Boczor qui fait des discours sur les beautés de la liberté.

 

La quatrième séance est consacrée à l’interrogatoire de la juive roumaine Golda Bancic, du nommé Kubacki, au réquisitoire, aux plaidoiries et au jugement.

 

***

 

Grenades et révolvers.

 

Au cours de sa dernière séance, qui durera près de cinq heures, le tribunal examine dans leurs moindres détails les vingt et un attentas commis par un des plus fameux détachements…

 

Ce groupe, dont 7 des membres ont été appréhendés, étaient spécialisés dans le jet des grenades contre les autobus, restaurants, hôtels ou bureaux allemands et dans l’assassinat de militaires isolés et de collaborationnistes français.

 

Le tourneur italien Fontano, 22 ans, qui participa à 14 attentats, reconnaît avoir eu des attaches avec les Jeunesses communistes. Il touche pour son « travail » dans l’organisation terroriste, 2 200 francs par mois et des tickets d’alimentation volés. Comme la plupart de ses complices, il avait touché de ses chefs de faux papiers d’identité.

 

Le Polonais Witchitz, 22 ans, est devenu « tueur » pour ne pas partir travailler en Allemagne. Il lève la main sans hésitation chaque fois que le président demande pour un meurtre précis « qui a tiré ? ». Il la lèvera 16 fois…

 

Le jeune Parisien Rouxel n’a pas eu de faux papiers et a travaillé jusqu’à son arrestation. Il est l’un des rares accusés à paraître un peu abattu. Mais pas une seule fois le mot « patrie » ou le mot « France » ne vinrent à sa bouche : « Je me suis laissé entraîner » se contente t-il de murmurer.

 

Le maçon italien Salvadori, 23 ans, a eu peur d’être interné après la capitulation de Badoglio [maréchal italien]. Lui aussi, ce sont les faux papiers qui l’ont attiré… La roue tourne : il prend part à deux attentats.

 

Georges Cloarec était engagé dans la marine, démobilisé, il rencontre un homme qui lui procura également des faux papiers. En 1943, il est définitivement franc-tireur et sert de guetteur dans trois attentats.

 

Le cimentier italien Luccarini, 22 ans, a appartenu au Parti communiste clandestin dès 1940. Il est condamné à deux ans de prison par la cour d’assises de Douai pour distribution de tracts marxistes, s’évade, revient à Paris et rejoint lui aussi les rangs des francs-tireurs. Par six fois, il participe à des assassinats ou à des actes de sabotage.

 

Della Negra a 20 ans. Il aimait le football et voulait devenir professionnel… Pour ne pas abandonner son club, il ne veut pas partir travailler en Allemagne, « s’abiboche » avec des inconnus qui s’offrent pour le « planquer »… trois mois plus tard il était devenu un assassin.

 

Ainsi, ces jeunes garçons, dont on voudrait croire que quelques-uns d’entre eux auraient pu rester honnêtes ouvriers, ont accepté, pour 2 200 francs par mois, pour ne pas partir travailler en Allemagne, de devenir des bandits de droit commun, d’ignobles et lâches assassins à la solde des étrangers et des Juifs, dont le but n’est que trop évident à achever le pays blessé qui n’a eu que le tort de leur ouvrir trop grandes ses frontières.

 

*Nous notons que sur l’Affiche rouge, ce sont 20 attentats qui sont recensés.


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