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dimanche, 15 novembre 2009

Missak par Didier Daeninckx




Ce livre n'a pas pour prétention de faire autorité historique, loin s'en faut. Un personnage central, Missak Manouchian, un journaliste du journal L'Humanité chargé de mener une enquête sur ce résistant qui inspira Louis Aragon, enfin une inquiétude croissante sur ce qu'il était. Qui était Manouchian ? C'est la question que se pose le Parti communiste au moment où ce visage de terre arménienne sort de l'ombre et se voit honoré par ceux qui l'ont occulté pendant tant d'années. Oui monsieur Aragon, onze ans que cela passe vite onze ans. La Résistance devait être française et le parti communiste n'était pas pressé de révéler l'abnégation de ceux de l'Affiche rouge (Arméniens, Juifs Polonais, Italiens, Espagnols, Hongrois, Tchèques, etc.), ceux-là mêmes morts pour la France, comme il est convenu de dire ; mais ceux là aussi qui, internationalistes, parlaient d'une autre guerre, la guerre de classes qui doit s'inscrire dans le processus d'émancipation, la révolution socialiste. Et puis, celui beaucoup moins connu, Arben Abramovitch Dav'Tian, dont le nom, sans doute trop difficile, s'éclipsera derrière Armenak Manoukian ou Arpen Lavitiant, trois noms pour un seul homme. Un seul homme et Manouchian le sait, un homme qui a dû fuir le régime de Staline, un homme qui a cotoyé l'Opposition de gauche, un homme pour lequel le nom de Trotsky rime avec internationalisme et révolution prolétarienne. Tout cela Manouchian ne l'ignore pas.

Manouchian l'homme de la liberté libre regarde la colline des suppliciés en demandant à Armène de ne pas oublier celui qui tombe le 21 février 1944 à ses côtés, un de ses camarades aussi grand et précieux que les autres, Arpen Tavitiant, Armenak Manoukian, Arben Abramovitch Dav'Tian, un homme, un seul homme.

Un livre à lire, où il n'y a pas d'étrangers mais seulement des hommes pris dans l'étau d'une histoire, d'une époque devrions-nous dire, qu'ils ne maîtrisent pas.

Patrice Corbin

Commentaires

Merci pour cette note Patrice. J'avais quelques réserves à la fois objectives et subjectives pour entamer la lecture de ce livre. Je prendrai donc le temps de le lire et il est vrai que Daeninckx est capable de conjuguer le roman et le fait historique avec talent.

Écrit par : Fabrice | dimanche, 15 novembre 2009

où vous adresser un livre à propos d'Olga Bancic ?

Écrit par : mf.ehret | lundi, 08 décembre 2014

Les commentaires sont fermés.