Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

samedi, 22 mars 2008

Joseph Boczov

1709741387.jpgJOSEPH BOCZOV
(JOSEPH FERENZ WOLF)

Joseph Boczov de son vrai nom Ferenz Wolf est né en 1906 à Baja-Sprié, il était juif originaire de Transylvanie.

Lycéen, il se joignit au mouvement révolutionnaire. Après ses études secondaires, membre des jeunesses communistes, il partit à Prague ou il suivit ses études à l'Institut Polytechnique (il continue de militer avec d'autres étudiants).

Des 1936, il décide de partir en Espagne pour combattre en soldat antifasciste, il traverse clandestinement toutes les frontières. Arrêté en Autriche, il est emprisonné pour passage illégal de la frontière. Mais aucun obstacle ne peut l'arrêter, il arrive finalement au but. Pendant toute la guerre d'Espagne, il acquiert son expérience de combattant dans les rangs de l'armée.

Enfermé dans un camp d'internement, après la défaite de l'armée républicaine, il s'évade du camp d'Argeles en avril 1941, à la tête d'un groupe de volontaires roumains.

Arrivé à Paris, il s'engage avec les autres évadés, dans l'O.S (Organisation Spéciale), un certain nombre d'immigrés combattent déjà dans les rangs de cette organisation. Avec l'afflux des évadés, le Parti organise une formation M.O.I (Main-d'œuvre Ouvrier Immigré) au sein de l'O.S avec comme responsable Conrado Miret-Must, celui-ci est arrêté fin 1941, c'est Boczov qui est alors nommé à sa place.

En Mai-Juin 1942, Pseudo " Pierre ", entre dans les F.T.P-M.O.I et devient chef du quatrième détachement (détachement des dérailleurs), il avait pour matricule 10003. Boczov était un excellent technicien du matériel, c'est grâce à lui et au commandant Patrick que les partisans doivent cette fameuse mèche blanche qui brûle sans flamme et d'une manière régulière (en effet, à l'époque ou la mèche Bickford était introuvable et incommode, ils eurent l'idée d'utiliser les lacets en coton des chaussures de football, ils les trempaient dans du salpêtre du Chili et les transformaient en de véritable mèche de guerre).

C'est aussi grâce à lui, qu'est due la transformation de la mine anti-char en mine anti-train. Il a également perfectionné le déclenchement électrique dans les explosions de dynamite contre la voie ferrée alors que les autres groupes F.T.P français produisaient l'explosion en assurant le contacte électrique à la main et devaient s'abriter à cent mètres de la voie ferrée, Boczov avait réussi un déclenchement automatique, de même, c'est lui qui a inventé la fameuse charge en cisaille des paquets de dynamite sur la voie ferrée…

Dans la nuit du 3 au 4 août 1943, un groupe a fait sauter un train militaire sur la ligne Paris-Reims causant de nombreuses victimes.

Dans la nuit du 17 au 18 août, un autre groupe fit dérailler un train de permissionnaires sur la ligne de Longueville, dont la locomotive et plusieurs wagons se renversèrent sur la voie, causant un désastre. Au cours d'une troisième opération analogue, dans la nuit du 26 au 27 août, l'explosion détruit la locomotive et 14 wagons chargés du matériel militaire. Toutes ces opérations étaient dirigées par l'ancien milicien juif d'Espagne Boczov… Leur bilan se soldait par des centaines d'Allemands tués ou blessés et par de lourds dégâts matériels.…

Dans le communiqué du mois de septembre, l'état-major M.O.I. enregistrait de nouveaux progrès dans l'action des combattants sans uniforme. Au cours de ce mois, les partisans détruisirent plus de 75 wagons des trains militaires avec leurs locomotives, transportant soit des troupes, soit du matériel militaire, sans compter la recrudescence des attaques " courantes" contre des formations militaires allemandes dans les rues de la capitale.

Qui étaient-ils, ces hommes débordant de courage et de volonté de lutte ?

Leur chef, Boczov, âgé de 37 ans, enseignait à chacun de ses hommes l'art du maniement de différentes armes, par exemple du lancement de grenades à main explosant au bout de 6 secondes…

Il se déplaçait chaque fois, avec un groupe nouvellement constitué, chargé d'un acte de sabotage sur une ligne de chemin de fer, à l'endroit désigné, pour étudier avec ses hommes sur place le meilleur moyen de s'acquitter de leur tâche…

Il est arrêté en novembre 1943, condamné à mort lors du procès du 19 février 1944 et fusillé au Mont-Valérien le 21 février 1944.

Extrait de l'ouvrage Un franc-tireur juif raconte par Abraham Lissner. Édition Paris, 1969.