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mardi, 03 avril 2007

Marcel Rajman

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Prison de Fresnes, 21 février 1944



Ma chère petite maman,

 

Quand tu liras cette lettre, je suis sûr qu’elle te fera une peine extrême, mais je serai mort depuis un certain temps et tu seras consolée par mon frère qui vivra heureux avec toi et te donnera toute la joie que j’aurais voulu te donner.

Excuse-moi de ne pas t’écrire plus longuement, mais nous sommes tous tellement joyeux que cela m’est impossible quand je pense à la peine que tu ressens. Je ne puis te dire qu’une chose, c’est que je t’aime plus que tout au monde et que j’aurais voulu vivre rien que pour toi. Je t’aime, je t’embrasse mais les mots ne peuvent dépeindre ce que je ressens.
Ton Marcel qui t’adore et qui pensera à toi à la dernière minute. Je t’adore et vive la vie.

 

Marcel.

 

Mon cher Simon,

 

Je compte sur toi pour faire tout ce que je ne puis faire moi-même. Je t’embrasse, je t’adore, je suis content, vis heureux, rends Maman heureuse comme j’aurais voulu le faire si j’avais vécu. Vive la vie belle et joyeuse comme vous l’aurez tous. Préviens mes amis et mes camarades que je les aime tous. Ne fais pas attention si ma lettre est folle mais je ne peux pas rester sérieux.

 

Marcel.


J’aime tout le monde et vive la vie. Que tout le monde vive heureux.

Marcel.


Maman et Simon, je vous aime et voudrais vous revoir.

Marcel.

 

 

Ma chère tante, oncle et cousines,

 
 
Au moment où vous lirez cette lettre je ne serai plus. Je vais être fusillé aujourd'hui à 15 heures. Je ne regrette rien de ce que j'ai fait. Je suis tout à fait tranquille et calme, je vous aime tous et j'espère que vous vivrez heureux. Vous remettrez les quelques mots suivants à Maman et à Simon s'ils reviennent un jour, comme je l'espère.

Ma chère tante, j'aurai voulu te revoir, ainsi que ma dernière petite cousine Elise, que je n'ai presque pas vue ; je suis réuni en ce moment avec trois de mes camarades ayant le même sort que moi.

Nous venons de recevoir un colis de la Croix-Rouge et nous mangeons comme des gosses toutes les choses sucrées que j'aime tant. Je vous embrasse tous une dernière fois, ma tante, mon oncle, ma petite Fernande, ma petite Madeleine et aussi ma petite Elise. Ici, on est tous en joie. Je suis sûr que cela vous fera plus de peines qu'à nous.
 
 

Marcel.

Cette dernière lettre de Marcel Rajman m'a été transmise par Shéhérazade et je l'en remercie. 

Commentaires

Je vous applaudis pour votre exercice. c'est un vrai charge d'écriture. Continuez .

Écrit par : cliquez ici | lundi, 11 août 2014

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