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Un numéro spécial de l'Humanité
LES SOIXANTE-DIX ANS
DE L'AFFICHE ROUGE
Le journal l'Humanité consacre un numéro hors série aux combattants de l'Affiche rouge. Cette parution sera disponible en kiosque à partir du 15 février. Nous invitons les visiteurs de cette page et abonnés à se procurer cette parution riche en documents, en entretiens et en iconographie.
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le nouveau hors-série de l'Humanite.pdf
Quelques-uns de nos visiteurs demandent à se procurer le film documentaire de Mourad Laffitte et Laurence Karsznia Les FTP-MOI dans la Résistance. Vous trouverez ci-dessous le bon de commande adéquat ainsi que le lien pour le site Images contemporaines.
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Les FTP-MOI dans la Résistance
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lundi, 10 février 2014 | Lien permanent
Joseph Epstein, Colonel Gilles
JOSEPH EPSTEIN
Colonel Gilles
Commandant des FTPF d’Ile-de-France
1911-1944
Joseph Epstein et Missak Manouchian après leur arrestation,
le 16 novembre 1943.
Rose-Marie Antoine
Directrice générale
de l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre
Éric de Rothschild
Président du Mémorial de la Shoah
vous prient de bien vouloir assister à la cérémonie
en hommage aux 22 résistants,
victimes de la répression allemande,
fusillés le 11 avril 1944 au Mont Valérien
le 11 avril 2014 à 10 h 30
dans la clairière des fusillés
L’exposition Les Juifs de France dans la Shoah (Mémorial de la Shoah – ONACVG) sera présentée à cette occasion, complétée de quatre panneaux spécialement réalisés pour le Mont Valérien dans le cadre de la commémoration du 70e anniversaire de l’exécution de Joseph Epstein.
Mont-Valérien, haut lieu de la mémoire nationale
Avenue du Professeur-Léon-Bernard – 92150 Suresnes
POUR MIEUX CONNAÎTRE JOSEPH EPSTEIN
Bibliographie
Joseph Epstein, Colonel Gilles, de Zamosc en Pologne au Mont Valérien 1911-1944, Moshé Zalcman, Éditions La Digitale, 1984.
La Vie à en mourir, lettres de fusillés 1941-1944, préface de François Marcot, lettres choisies et présentées par Guy Krivopissko, Éditions Tallandier, Paris, 2003.
Joseph Epstein, bon pour la légende, lettre au fils, Pascal Convert, Éditions Atlantica Seguier, Biarritz, 2007.
Documentaires
La Traque de L’Affiche rouge
Réalisation : Georges Amat et Denis Peschanski
Compagnie des Phares et Balises, 2007.
Mont Valérien, au nom des fusillés, 1940-1944.
Un film écrit et réalisé par Pascal Convert
Musique originale Bernard Lubat
Montage Véronique Lagoarde-Segot
Produit par Pierre-André Boutang et Nicolas Petitjean
pour On Line Productions, 2003.
Joseph Epstein, bon pour la légende
Réalisation : Pascal Convert
Auteur : Pascal Convert
Image : Jean-Pierre Caussidery, Pascal Convert, Charlie Perez
Son : Pascal Convert, Pierre Schoeller
Montage : Fabien Beziat
Commentaire dit par Bruno Putzulu
Production : Sodaperaga, 2007.
Les FTP-MOI dans la Résistance
Réalisation : Mourad Laffitte & Laurence Karsznia
Production : Images cotemporaines, 2013.
vendredi, 14 mars 2014 | Lien permanent | Commentaires (1)
La Résistance à l'honneur en Picardie
Soirée hommage à l’Affiche rouge
le 21 février 2014
avec
Julien Lauprêtre, Georges Duffau-Epstein
et Katia Guiragossian,
dans le cadre du festival
Doc’en Picardie
Montdidier
Vendredi 7 février
17 heures : Inauguration de la rue Lucie Aubrac, en présence d’Élisabeth Aubrac
18 heures : Concert de Boris Pélosof Trio et Vernissage de l’exposition de peinture de Véronique Leclercq (Mairie)
20 heures : Cérémonie d’ouverture (cinéma Hollywood)
20 h 30 : Projection Raymond Aubrac, les années de guerres de Pascal Convert et Fabien Béziat, suivie d’un débat en présence d’Elisabeth Aubrac et Georges Duffau-Epstein (cinéma Hollywood)
Samedi 8 février
10 heures : Projection Résistance dans l’Amiénois de Julien Cahon et François Cassel (CRDP), suivie d’un débat avec Julien Cahon et Frédéric Bureau et Albert Bécard (cinéma Hollywood)
12 heures : Concert de Bertrand&... (salon de thé Chez Annouchka)
13 h 30 : Projection La voix de Jean Moulin de Jorge Amat, suivie d’un débat avec Jorge Amat et Frédéric Bureau (cinéma Hollywood)
16 heures : Projection Vingt ans en août 1944 de Jorge Amat, suivie d’un débat avec Jorge Amat et Anne-Marie Poucet (cinéma Hollywood)
18 h 30 : Concert de Trio d’Vie (café La Cigale)
20 heures : Projection Les FTP-MOI dans la Résistance de Mourad Laffitte et Laurence Karsznia, suivie d’un débat avec Julien Lauprêtre, Katia Guiragossian, Georges Duffau-Epstein, Yves Le Diascorn (Président de la LDH Somme) et les réalisateurs (cinéma Hollywood)
Dimanche 9 février
10 heures : Projection La Résistance dans le Vimeu de Jean-Marc Ricouard et Julien Cahon (CRDP), suivie d’un débat avec Julien Cahon, Albert Bécard et Frédéric Bureau (cinéma Hollywood)
11 h 30 : Projection Jean Catelas de Jean-Pierre Denne, suivie d’un débat en présence de Jean-Pierre Denne, Julien Cahon et Albert Bécard (cinéma Hollywood)
14 heures : Projection Les Jours heureux de Gilles Perret, suivie d’un débat en présence de Léon Landini (cinéma Hollywood)
16 h 45 : Concert de Quai des Brunes (cinéma Hollywood)
18 heures : Cérémonie de clôture (cinéma Hollywood)
Abbeville
Vendredi 21 février
18 h 30 : Concert Bordel de Mél
20 heures : Cérémonie d’ouverture
20 h 45 : Projection Les FTP-MOI dans la Résistance de Mourad Laffitte et Laurence Karsznia, suivie d'un débat avec Julien Lauprêtre, Katia Guiragossian, Georges Duffau Epstein, la LDH et les réalisateurs
Samedi 22 février
10 heures : Projection Raymond Aubrac, les années de guerre de Pascal Convert et Fabien Béziat, suivie d'un débat avec Renaud Helfer-Aubrac
12 h 30 : Vernissage de l'exposition d’Anne Capelle
13 h 30 : Concert Les Pinailleurs
14 h 45 : Projection Vingt ans en août 1944 de Jorge Amat, suivie d’un débat avec Madeleine Riffaud, Jorge Amat et Anne-Marie Poucet
17 heures : Projection Jean Catelas de Jean-Pierre Denne, suivie d'un débat avec Jean-Pierre Denne Julien Cahon et Albert Bécard
18 h 45 : Projection La Résistance dans le Vimeu de Jean-Marc Ricouard et Julien Cahon (CRDP), suivie d’un débat avec Julien Cahon, Jean-Marc Ricouard, Frédéric Bureau et Albert Bécard
21 heures : Concert HK et les déserteurs, réservation obligatoire pour ce concert, à l’adresse suivante : docenpicardie@images-contemporaines.com
Dimanche 23 février
10 heures : Projection La Voix de Jean Moulin de Jorge Amat, suivie d’un débat avec Jorge Amat et Frédéric Bureau
13 h 30 : Projection Les Jours heureux de Gilles Perret, suivie d’un débat en présence de Léon Landini
16 h 15 : Concert Quai des Brunes
17 h 30 : Cérémonie de clôture
dimanche, 02 février 2014 | Lien permanent | Commentaires (1)
Documentaire de Mourad Laffitte & Laurence Karsznia
UN DOCUMENTAIRE SUR
LA RÉSISTANCE
Réalisé par
Mourad Laffitte & Laurence Karsznia
Production Images contemporaines
Extrait du tournage avec Julien Lauprêtre.
from images contemporaines on Vimeo.
Julien Lauprêtre s’engage, à 16 ans, comme résistant. Arrêté le 20 novembre 1943 pour faits de résistance et incarcéré à la Prison de la Santé à Paris. Il y côtoie Célestino Alfonso et Missak Manouchian, le « chef du groupe de l’Affiche rouge », qui lui dit : « Moi je suis foutu, je vais être fusillé, mais toi, il faut que tu fasses quelque chose d’utile et que tu rendes la société moins injuste... ». Des paroles qui l’ont marqué à jamais et qui vont conditionner son engagement futur. Depuis 1958 Julien est président du Secours populaire français.
Un document exceptionnel dans lequel il revient sur sa vie militante, le Front populaire, son entrée en résistance, sa détention aux côtés des membres du « commandos de l’Affiche rouge », son engagement de plus d’un demi-siècle au Secours populaire.
samedi, 01 février 2014 | Lien permanent | Commentaires (2)
Joseph Epstein dit ”Colonel Gilles”
Ciné Histoire a le plaisir de vous inviter à la première séance
du cycle de « Ces résistants à ne pas oublier »
Joseph Epstein dit « Colonel Gilles »
Celui qui n’était pas sur l’affiche rouge
Avec le soutien de la Ville de Paris et de l’A.P.H.G.
Lundi 13 janvier 2014 à 14 h 30
à l’Auditorium de la Ville de Paris
Joseph Epstein, né à Zamosc en Pologne, appartient à une famille aisée de culture juive. Très jeune il participe dans les rangs du parti communiste polonais à la lutte contre le gouvernement autoritaire de Pilsudski. En 1932, il doit s’exiler et choisit la France. De 1936 à 1939, il combat dans les brigades internationales. Il s’engage à son retour en 1939 dans l’armée française, il est fait prisonnier en 1940. Il s’évade et rejoint dès fin 1940 la lutte clandestine en France.
En 1942, il organise l’ensemble des « groupes de sabotages et de destruction » (GSD) créés par les syndicats dans les entreprises travaillant pour l’occupant. En février 1943, il devient le chef des FTP de la région parisienne sous le pseudonyme de colonel Gilles. Cette fonction militaire lui permet d’instaurer une tactique de guérilla urbaine.
Il est arrêté le 16 novembre 1943 lors d’un rendez-vous avec Missak Manouchian et sera fusillé le 11 avril 1944 au Mont Valérien avec 28 autres résistants.
***
PROGRAMME
14 h 30 – accueil : présentationde la séancepar N. Dorra
14 h 50 - projection du film de Pascal Convert : Joseph Epstein bon pour la légende
16 heures - intervention de Georges Duffau Epstein, son fils, suivi d'un débat avec le public.
***
Auditorium de l’Hôtel de Ville
5, rue Lobau 75004 PARIS
Métro : lignes 1 et 11, station « Hôtel de Ville »
Bus : n° 58, 69, 70, 72, 74
RER A, B, D, station « Châtelet - les - Halles »
Réservation indispensable auprès de Ciné Histoire :
Association Ciné Histoire
8 rue Dupleix, 75015 PARIS
par courriel : nicoledorra@gmail.com
Prévoir papiers d’identité
samedi, 01 février 2014 | Lien permanent
Colloque : Année 1943 l'espoir renaît
COLLOQUE DU 13 DÉCEMBRE 2013
ANNÉE 1943 L’ESPOIR RENAÎT
Organisé par l’Association nationale des familles de Fusillés
et Massacrés de la Résistance française
et l’Amicale de Châteaubriant, Voves, Rouillé, Aincourt
avec le concours de la ville de Paris
et du Musée de la Résistance nationale de Champigny
AUDITORIUM DE LA MAIRIE DE PARIS
9 h 30 | Accueil par la représentante du Maire de Paris
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9 h 45 | Présentation du colloque par Georges Duffau-Epstein, Président de l’ANFFMRF
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10 heures | Le contexte général de l’année 1943, Stalingrad, le STO, les maquis, les MUR etc. : Guy Krivopissko, conservateur du MRN
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10 h 35 | Le Conseil National de la Résistance et Jean Moulin, le choix des cadres de la Libération : Charles Louis Foulon, historien
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11 h 10 | La Répression, les brigades spéciales, les arrestations de Manouchian et Epstein : Denis Peschanski, Directeur de recherche au CNRS
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11 h 45 | La Création de la Milice : Musée de la Résistance Nationale
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12 h 15 | Déjeuner
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14 h 15 | La Déportation et le convoi des « 31 000 » : Dominique Durand
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15 heures | La Création du Comité Parisien de Libération : Charles Riondet, historien
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15 h 45 | L’Occupation Italienne dans le Sud Est de la France: Jean Louis Panicacci, ancien maître de conférences à l’université de Nice
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16 h 30 | La Répression dans le Nord de la France : Laurent Thierry, historien au Centre d’histoire du Nord-Pas-de-Calais (La Coupole)
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17 h 15 | Conclusion |
INSCRIPTIONS
Georges DUFFAU-EPSTEIN – Tél. : 01 42 70 01 17
ou par mail : georgesduffau@orange.fr
L’inscription est obligatoire.
L’invitation sera demandée à l’entrée.
samedi, 01 février 2014 | Lien permanent
70e anniversaire de l'exécution du groupe Manouchian
À l'invitation de l’UCFAF
projection
Les « FTP-MOI dans la Résistance »
un documentaire de
Mourad Laffitte & Laurence Karsznia
le 13 février 2014 à 20 heures
6, cité Wauxhall, Paris 10e
dans le cadre de la commémoration du
70e anniversaire de
l'exécution du groupe Manouchian
Cette projection sera suivie d'une rencontre avec les réalisateurs
&
Georges Duffau-Epstein
fils de Joseph Epstein, le Colonel Gilles
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samedi, 14 décembre 2013 | Lien permanent | Commentaires (1)
Présentation
jeudi, 08 février 2007 | Lien permanent | Commentaires (2)
Henri Karayan à propos de Missak Manouchian
SI DES FRANÇAIS PILLENT, SABOTENT ET TUENT…
CE SONT TOUJOURS DES ÉTRANGERS QUI LES COMMANDENT.
CE SONT TOUJOURS DES CHÔMEURS ET DES CRIMINELS PROFESSIONNELS QUI EXÉCUTENT.
CE SONT TOUJOURS DES JUIFS QUI LES INSPIRENT.
C'EST
L'ARMEE DU CRIME
CONTRE LA FRANCE
LE BANDITISME N’EST PAS L’EXPRESSION DU PATRIOTISME BLESSÉ, C’EST LE COMPLOT ÉTRANGER CONTRE LA VIE DES FRANÇAIS ET CONTRE LA SOUVERAINETÉ DE LA FRANCE.
C’EST LE COMPLOT DE L’ANTI-FRANCE !…
C’EST LE RÊVE MONDIAL DU SADISME JUIF…
ETRANGLONS-LE
AVANT QU’IL NOUS ETRANGLENOUS,NOS FEMMESET NOS ENFANTS !
« J’évoquerai ma première rencontre avec Missak Manouchian... C’était après la dissolution, en 1937, du Comité de secours pour l’Arménie (HOC), fondé par le docteur Haïc Kaldjian. Manouchian entreprit à travers la France entière une tournée des communautés arméniennes afin de mettre en place une structure de rechange : l’Union populaire franco-arménienne. C’est ainsi, tout naturellement, qu’en 1938 il fit halte à Décines, chez mon père, ancien responsable du HOC. J’étais alors malade et alité depuis des mois. Avant la réunion du soir, ce personnage à la trentaine sportive demanda à me voir et passa un après-midi entier au chevet de l’adolescent de dix-sept ans que j’étais, dont le seul mérite était de participer à la vie des organisations culturelles arméniennes, il est vrai très actives dans cette commune de la région lyonnaise, nonobstant de nombreuses pressions. Nous avions monté une troupe théâtrale, une chorale, une équipe de football. Nous avions aussi organisé, un soir, la projection du premier film arménien : Bebo.
L’Humanité du 4 avril 2000.
dimanche, 22 avril 2007 | Lien permanent | Commentaires (2)
Ils étaient des nôtres !
RETOUR SUR L'AFFICHE ROUGE
Il y a 60 ans, 22 résistants étaient fusillés. Parmi eux, Missak Manouchian. Le plus jeune, Thomas Elek, avait 17 ans. La seule femme, Golda Bancic, fut décapitée en mai. Le colonel-président du « procès » affirmait alors : « La police française a fait preuve d'un grand dévouement. » Il faisait référence, en l’occurrence, à l’une des brigades spéciales des renseignements généraux qui les arrêta après de multiples attaques de convois militaires et de colonnes de troupes, hold-up, sabotages, attentats (entre autres contre le commandant du Grand Paris et le responsable du Service du travail obligatoire (STO) en Allemagne. Sur les 80 combattants des Francs-tireurs et partisans de la Main-d’œuvre immigrée (FTP-MOI) actifs en région parisienne entre juin et novembre 1943 — auxquels appartenait le groupe —, huit seulement n’ont pas été arrêtés ou tués. Il ne restait alors, dans la région, déjà plus beaucoup d’autres FTP, suite à la répression et au départ au maquis des jeunes requis par le STO. Il aura fallu du temps avant que cette épopée ne figure dans les manuels du secondaire ; comme celle de l’affiche des occupants — placardée à 15 000 exemplaires — dénonçant « l’armée du crime’, baptisée bien plus tard « L'Affiche rouge », dans un poème d’Aragon chanté par Léo Ferré.Le « procès » avait été monté pour alimenter la xénophobie et l’antisémitisme du régime de Vichy. La Résistance était ainsi le fait d’une « tourbe internationale » (Le Matin), de « terroristes judéo-communistes » (Paris-soir), « l’activité d'étrangers et de Juifs abusant de l’hospitalité française pour créer le désordre dans le pays qui les a recueillis », et dont « le but est l’avènement du bolchevisme international » (1). Internationalistes effectivement, ces Arméniens, Espagnols, Italiens, Hongrois, Polonais, Roumains, dont les familles avaient été souvent exterminées, combattants antifascistes dans leur pays ou/et dans les Brigades internationales de la Révolution espagnole. Beaucoup étaient communistes, bien sûr. Et nombreux étaient Juifs...
« Vous étiez fait pour la lutte armée ? Je ne crois pas, j'étais normal. »
(interview de Raymond, ex-FTP-MOI, par Mosco).
Du côté de la résistance gaulliste, Radio Londres n’y fait allusion que deux mois après : il faut se méfier des fausses nouvelles allemandes, les résistants sont avant tout des fonctionnaires, de simples citoyens, des anciens de Verdun. Le Conseil national de la résistance (CNR) va d’ailleurs s’inquiéter de « l’activité des mouvements étrangers sur le territoire français », qui « doit s’interdire toute attitude susceptible de compromettre l’unité ». Dans l’édition du Larousse en trois volumes de 1966, Missak Manouchian est absent. Et il faudra attendre le 40e anniversaire pour un hommage officiel, enfin, mais limité aux Arméniens. Le ministère des Anciens Combattants appose des croix sur les tombes de combattants juifs tout autant ignorés par les instances communautaires. Pour le PCF, les actes sont plus facilement revendiqués que les personnes, ces résistants cosmopolites font tache dans le tricolore. De même qu’on passera longtemps sous silence le « travail allemand », dont le responsable était Arthur London et qui n’a pas été le monopole de ceux auquel il a valu l’épithète d’« hitléro-trotskystes ». Officiellement, c’était « A chacun son boche ! » (titre de l’Huma en 1944). Tant pis si, sous l’uniforme, il y avait un travailleur, parfois un communiste... L’heure était au Front national (créé par le PCF comme organisation « large » des FTP, bientôt FTPF, avec un « F » comme Français, dont le journal s’appelait France d’abord !). « Il fallait pouvoir chanter La Marseillaise sans accent ! » (2). André Marty, au bureau politique du PCF, parle à la Libération de « chasser tous les “ski” des directions du parti » (3). A la tête de la MOI, il n’y avait plus que des Français. A Claude Lévy, qui écrit un livre sur son bataillon, Aragon, poète et éditeur, demande de « changer les noms. On ne peut tout de même pas laisser croire que la Résistance française a été faite par des étrangers ». Le 1er mars 1944, d’ailleurs, l’Huma avait consacré 15 lignes à l’exécution du groupe, sans citer le nom d’un seul de ses membres. Il faudra attendre 1951 pour qu’un deuxième article, intitulé « Pages de gloire des 23 », sorte et pour que « le poète du BP », Aragon, écrive Manouchian, en ajoutant certes sa touche patriotarde aux derniers mots écrits par Missak à sa compagne, censurés de 1946 à 1965 de leurs allusions aux trahisons. Est-ce un hasard si, cette année-là, un Comité Manouchian, indépendamment du PCF, s’était mis en place et obtiendra une rue dans le XXe ?
Après la Libération, une partie des survivants sont repartis dans leur pays pour construire ce qu’ils pensaient être le socialisme. Beaucoup, comme les anciens des Brigades internationales ou des maquis, ont connu la répression stalinienne. Certains même ne quitteront un camp que pour un autre. Le spectre d’une résistance dynamique, sociale, anticapitaliste, échappant aux accords de Yalta (imposés par les impérialismes vainqueurs), mais aussi celui du titisme — qui mènera à l’élimination politique du PCF, entre autres, de Guingouin (responsable des maquis du Limousin), puis de Marty et de Tillon (chefs des FTP) — est un angle d'éclairage pour comprendre l’interrogatoire d’Arthur London. Ce dernier, premier responsable des FTP-MOI, interrogé à Prague en 1951 par ses procureurs staliniens, s’entend demander d’avouer que la MOI était une « section de la Quatrième Internationale trotskyste. » Il est vrai que le mécanicien arménien Arben Dav'tian, bolchevik en Géorgie en 1917, garde rouge puis officier commissaire politique dans l’Armée rouge pendant la guerre civile, exclu ensuite puis déporté comme membre de l’Opposition de gauche, qui s’évade en Iran en 1934 sous le nom de Manoukian, rejoint ensuite, sous le pseudonyme de Tarov, le groupe russe qui travaillait à Paris avec le fils de Trotsky, avant d’être recruté pour son groupe, en 1942, par Manouchian qui n’ignore pas son passé. « Il faut penser également à Manoukian qui meurt avec moi », écrit-il à sa belle-soeur, deux heures avant l’exécution. En août 1943, une note de la section des cadres aurait avisé la direction du PCF que Manouchian était de tendance trotskyste. Confusion de noms ? Quoi qu’il en soit, ils étaient « des nôtres ».
1. Cité par le colonel-président du fameux "procès".
2. Comme le note ironiquement Maurice Rajsfus.
3. Lise London.
Rouge n° 2052 du 19 février 2004
(Hebdomadaire de la Ligue communiste révolutionnaire)
Nota : Je n'hésite pas un seul instant à publier ce remarquable article de Jean-Pierre Debourdeau paru dans Rouge du 19 février 2004. Celui-ci a le mérite de nous rappeler comment le PCF a su si bien nourrir le mensonge et alimenter le révisionnisme sur l'histoire de la Résistance. Il fallait absolument que la Résistance fût française, Manouchian, Rajman, Bancic..., autant de noms qui résonnaient mal aux oreilles "patriotardes" des thuriféraires du stalinisme.
Souvenons-nous donc de ce "n'oubliez pas" ; non, n'oubliez pas comment le PCF a avili Guingoin pendant des années jusqu'à ce que Marie-George Buffet lui rende un pathétique hommage lors de ses funérailles, lui présentant des excuses post mortem au nom de son parti.
Oui monsieur Aragon, vous le disiez vous-même : "Onze ans déjà que cela passe vite onze ans", onze longues années après lesquelles le PCF organisera pompeusement à grand renfort de commémorations la récupération de l'Affiche rouge. Ceux que l'on ne devait pas nommer deviennent subitement des héros, ils ne dérangent plus, ou plus exactement ils servent aujourd'hui d'alibi politique face à la montée de la xénophobie. Après le reniement et la lâcheté, après les insultes et les crimes qui vous donnaient tant d'aplomb, qualifiant d'"hitléro-trotskistes" ceux qui combattaient pour l'Internationalisme et contre la guerre impérialiste, ceux qui sont morts sans haine pour le peuple allemand, vous continuez à visiter l'histoire avec cette insupportable fourberie, pour rester dans l'euphémisme, reniant aujourd'hui, niant même, ce dont vous êtiez si fiers hier.
Patrice Corbin
lundi, 30 avril 2007 | Lien permanent