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lundi, 11 avril 2011

Remémoration Joseph Epstein

JOSEPH EPSTEIN

Colonel Gilles

Commandant des FTPF d’Ile-de-France

1911-1944

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"Le passé n'est jamais révolu. On n'en est jamais quitte avec lui. Il recèle un peuple de potentialités captives ou endormies, qu'un baiser du présent peut seul réveiller et délivrer."

Daniel Bensaïd

L’histoire nous traque comme un fantôme dans les couloirs du temps. Nous entendons un cri, comme un écho dans les ruines d’une chambre laissée aux griffes de l’usure. Des noms sont inscrits, il y a comme une odeur de sueur et de sang, il y a le courage de celles et ceux qui ne se sont jamais résignés. Surgit alors la remémoration, une vie tout entière illuminée par les combats, les luttes pour l’émancipation, de la Révolution espagnole à la lutte armée contre l’occupant nazi, de camps de concentration en prisons, de la vie déchirée, mutilée, jusqu’à l’ultime éclair devant les fusilleurs du Mont Valérien ce 11 avril 1944. C’est Joseph Epstein que l’on massacre sans répit jusqu’à ce poteau planté dans la petite clairière du fort, c’est le cœur d’un révolutionnaire qui cesse de battre. Mais un cœur qui a battu si fort, qui fut de tous les combats, ne se nécrose pas, il nous dit encore, il nous instruit, nous renvoie à cette lancinante persévérance, le refus de nous coucher devant les despotismes, les humiliations. Parler de Joseph Epstein et de ses camarades, c’est se réapproprier le sens de la lutte.

Au-delà de la tragédie, du malheur de toutes les souffrances endurées par ces hommes que l’on appelait « les hommes de l’ombre », je regarde le visage de Joseph Epstein et j’y vois la lumière et la douceur de la vie assassinée.

Joseph Epstein a été arrêté par les policiers français des brigades spéciales, le 16 novembre 1943, alors qu’il se rendait au rendez-vous prévu avec Missak Manouchian sur le quai de la gare d’Évry-Petit-Bourg. Les arrestations sont nombreuses ce 16 novembre 1943, et c’est l’ensemble du groupe dit « Manouchian » qui tombera dans les griffes des policiers français. Après un simulacre de procès des 23 résistants de la terrible Affiche rouge, 22 hommes seront fusillés le 21 février 1944 au Mont Valérien, Olga Bancic sera déportée en Allemagne et décapitée le 10 mai 1944, jour de son anniversaire, dans la cour de la prison de Stuttgart.

Après avoir été atrocement torturé, Joseph Epstein sera fusillé le 11 avril de la même année avec 21 de ses camarades : Jean Alezard, Emmanuel Bourneuf, Roger Brunel, Roland Cauchy, Florentin Clotrier, Maurice Corcuff, André Cordier, Maurice Dampierre, André Dreyer, Marcel Fouque, Robert Fouquet, Jean François, Christian Gavelle, René Guillaume, Paul Jourdheuil, André Leclerc, Marcel Maillard, Roger Martin, Gaston Michallet, Roger Richard, Camille Thibault. (Liste établie par Jean-Pierre Ravery). 

Patrice Corbin

 Les deux dernières lettres de Joseph Epstein.pdf 

 

Bibliographie

Joseph Epstein, Colonel Gilles, de Zamosc en Pologne au Mont Valérien 1911-1944, Moshé Zalcman, Éditions La Digitale, 1984.

La Vie à en mourir, lettres de fusillés 1941-1944, préface de François Marcot, lettres choisies et présentées par Guy Krivopissko, Éditions Tallandier, Paris, 2003.

Joseph Epstein, bon pour la légende, lettre au fils, Pascal Convert, Éditions Atlantica Seguier, Biarritz, 2007.

Documentaires

La Traque de L’Affiche rouge

Réalisation : Georges Amat et Denis Peschanski, Compagnie des Phares et Balises, 2007.

Mont Valérien, au nom des fusillés, 1940-1944

Un film écrit et réalisé par Pascal Convert, musique originale Bernard Lubat, montage Véronique Lagoarde-Segot, produit par Pierre-André Boutang et Nicolas Petitjean pour On Line Productions, 2003.

Joseph Epstein, bon pour la légende 

Réalisation : Pascal Convert
Auteur : Pascal Convert
Image : Jean-Pierre Caussidery, Pascal Convert, Charlie Perez
Son : Pascal Convert, Pierre Schoeller
Montage : Fabien Beziat
Commentaire dit par Bruno Putzulu

Production : Sodaperaga, 2007.