Rechercher : affiche rouge
Joseph Epstein, colonel Gilles
JOSEPH EPSTEIN
Colonel Gilles
16 octobre 1911 – 11 avril 1944
Joseph Epstein, Paula Epstein et leur fils Georges Duffau-Epstein
Auteur : Convert Pascal (né en 1957)
© ADAGP .Crédit photographique : © Centre Pompidou, MNAM-CCI.
Le 16 novembre 1943 à 10 heures du matin, Joseph Epstein et Missak Manouchian sont arrêtés par le commissaire Barrachin et quatre inspecteurs de la « brigade spéciale » (BS2) sur le quai de la gare d’Évry-Petit-Bourg. De sinistre mémoire, les brigades spéciales ont pour mission d’organiser la traque des résistants, ceux-là mêmes qualifiés de terroristes à la solde du complot judéo-bolchevique, aux ordres de Moscou. Le zèle de la police française en matière de répression anticommuniste n’est plus à démontrer, il est nécessaire de préciser à quel point cette police, au service du régime de Vichy et de l’Allemagne nazie, s’est illustrée par la torture, l’humiliation et le crime.
Après de longs mois de torture, Joseph Epstein est fusillé le 11 avril 1944 au Mont Valérien (quelques trois mois après l’exécution des combattants du groupe dit « Manouchian ») avec 21 de ses camarades : Jean Alezard, Emmanuel Bourneuf, Roger Brunel, Roland Cauchy, Florentin Clotrier, Maurice Corcuff, André Cordier, Maurice Dampierre, André Dreyer, Marcel Fouque, Robert Fouquet, Jean François, Christian Gavelle, René Guillaume, Paul Jourdheuil, André Leclerc, Marcel Maillard, Roger Martin, Gaston Michallet, Roger Richard, Camille Thibault.
Laissons à la pure coïncidence le fait que Joseph Epstein vit le jour à Zamosc (Pologne), cette ville où naquit Rosa Luxemburg, il serait inconsistant d’en tirer des conclusions hasardeuses quant au destin tragique de Joseph Epstein, toutefois ce hasard méritait d’être souligné.
S’il est vain pour un simple article qui n'a d'autre but qu'aiguiser la mémoire et forcer l’intelligence historique, de prétendre à l’exhaustif quant à la vie de Joseph Epstein, il n’en demeure pas moins que la trace mémorielle doit être entretenue, c’est l’objectif que nous nous sommes fixé en créant cette plateforme « L’Affiche rouge-Manouchian ». Ce qui est important, ce qui est dit, ce que fut la vie de cet homme, de ce militant communiste, au moins deux ouvrages en témoignent, ainsi Joseph Epstein, colonel Gilles, de Zamosc en Pologne au Mont Valérien de Moshé Zalcman et le livre remarquable de Pascal Convert, Joseph Epstein, bon pour la légende, lettre au fils.
Une bonne moitié de l’histoire de ce XXe siècle est mise en lumière en évoquant Joseph Epstein, que ce soit la barbarie de l’antisémitisme et les persécutions qui en découlent jusqu’à l’horreur de l’anéantissement techniquement programmé par les nazis, l’espoir vaincu de la guerre civile en Espagne et les brigades internationales que Joseph Epstein rejoint pour devenir par les armes un combattant antifasciste, le destin de ces Espagnols et autres brigadistes parqués dans les camps d’internement français à l’issue de la défaite, ce sera le camp de Gürs pour Epstein. Oui tout cela nous concerne, dès lors que furent portées au plus haut l’idée et la volonté d’émancipation que nous appelons communisme, dès lors que Joseph Epstein remarqué pour sa rectitude et son abnégation totale se trouvera encore et toujours confronté à la nécessité du combat pour conquérir une liberté que l’on souhaiterait comme lui universelle, c’est à cet homme que nous pensons et à l’héritage qu’il nous laisse. « Le crime dure longtemps », Joseph Epstein le savait lui qui se donna tout entier à la lutte pour que les femmes et les hommes entrevoient la possibilité d’un autre monde débarrassé de l’exploitation, de l’aliénation capitaliste. C’est bien en cela que Joseph Epstein nous interpelle, celui dont la vie fut massacrée par la botte de fer des nazis, c’est pour cela que nous le citons encore et toujours, c’est pour cela que nous l’aimons.
Patrice Corbin
Bibliographie
Joseph Epstein, Colonel Gilles, de Zamosc en Pologne au Mont Valérien 1911-1944, Moshé Zalcman, Éditions La Digitale, 1984.
La Vie à en mourir, lettres de fusillés 1941-1944, préface de François Marcot, lettres choisies et présentées par Guy Krivopissko, Éditions Tallandier, Paris, 2003.
Joseph Epstein, bon pour la légende, lettre au fils, Pascal Convert, Éditions Atlantica Seguier, Biarritz, 2007.
Documentaires
La Traque de L’Affiche rouge,
Réalisation : Georges Amat et Denis Peschanski
Compagnie des Phares et Balises, 2007.
Joseph Epstein, bon pour la légende
Réalisation : Pascal Convert
Auteur : Pascal Convert
Image : Jean-Pierre Caussidery, Pascal Convert, Charlie Perez
Son : Pascal Convert, Pierre Schoeller
Montage : Fabien Beziat
Commentaire dit par Bruno Putzulu
Production : Sodaperaga, 2007
Pascal Convert a entrepris de nous retracer la vie méconnue de ce résistant permanent, fusillé le 11 avril 1944, la biographie prenant la forme d'une lettre directement adressée au fils d'Epstein. Un film scientifiquement rigoureux et émotionnellement impliqué, une enquête sur un homme, sa pensée, son action, et son univers, celui de l'Internationale communiste, du Front populaire, de la guerre d'Espagne, de la Résistance, où l'on croisera la route de Jean Moulin, Raymond et Lucie Aubrac, Joseph Minc, Lise London, Maurice Kriegel-Valrimont, Esther Gorintin...
Mont Valérien, au nom des fusillés, 1940-1944.
Un film écrit et réalisé par Pascal Convert
Musique originale Bernard Lubat
MontageVéronique Lagoarde-Segot
Produit par Pierre-André Boutang et Nicolas Petitjean pour On Line Productions, 2003.
jeudi, 11 avril 2013 | Lien permanent | Commentaires (2)
Les FTP-MOI dans la Résistance
Les FTP-MOI dans la Résistance
Documentaire réalisé par Mourad Laffitte et Laurence Karsznia
Version définitive (90 min).
Avec la participation de
Arsène Tchakarian, Léon Landial, Stéphane Hessel, Dora Wajsbrot, André Schmer, Salomon Mossovic, Henry Karayan, Katia Guiragossian, Benoît Rayski, Georges Duffau-Epstein, Alya Aglan.
Le DVD sera disponible à partir de mi-mai.
Première vente au rassemblement des Glières.
Une souscription sera prochainement lancée
Télécharger le bulletin de souscription
vendredi, 17 mai 2013 | Lien permanent | Commentaires (1)
Le 21 février 1944
EXÉCUTION DE 22 COMBATTANTS FTP-MOI
AU MONT VALÉRIEN
Le 21 février 1944, les combattants FTP-MOI du groupe dit "Manouchian" ont été exécutés au Mont Valérien au lieu dit "la clairière". C'est après un simulacre de procès à l'hôtel Continental rue de Rivoli, à Paris, sous l'autorité des Allemands et la complicité de l'État français que furent condamnés à mort les 23 résistants. Arrêtés les 16 et 17 novembre 1943, torturés par les policiers français à la Préfecture de Police, ils furent incarcérés à la prison de Fresnes pendant plusieurs mois. Olga Bancic, connue sous le pseudonyme de Pierrette fut déportée en Allemagne, emprisonnée et torturée à la prison de Stuttgart où elle fut décapitée le jour de son anniversaire, le 10 mai 1944. Ils étaient toutes et tous des combattants de la liberté, communistes étrangers, juifs apatrides, anciens de la guerre d'Espagne, pensons à Joseph Epstein, le colonel Gilles, qui arrêté en même temps que Manouchian, sera lui-même effroyablement torturé avant d'être exécuté au Mont Valérien quelques semaines après ses camarades.
N'oublions pas que ces femmes et ces hommes se sont battus contre la barbarie pour que le mot émancipation ait un sens.
Le 21 février 1944, au Mont Valérien, les exécutions commencent à 15 h 22, nous donnons ci-dessous, conscients de l'horreur que cela suscite, le relevé de cet assassinat. 34 minutes suffirent pour mettre fin à la vie de 22 hommes.
Une affiche connue sous le nom de "Affiche rouge" fut placardée sur les murs des villes de France. L'idée était de montrer que ces hommes n'étaient rien d'autres que des criminels, ainsi peut-on lire au bas de cette terrible affiche "LA LIBÉRATION PAR L'ARMÉE DU CRIME". Mais écoutons Aragon qui, en 1956, écrivit Strophes pour se souvenir. Quelques années plus tard, c'est Léo Ferré qui rendra célèbre ce texte d'espoir et de luttes en composant la musique de ce qui allait devenir une chanson, L'Affiche rouge.
15 h 22 : Spartaco Fontanot, Missak Manouchian, Roger Rouxel, Amedeo Usseglio Polatera, Robert Witchitz.
15 h 29 : Georges-Ferdinand Cloarec, Rino Prima Della Negra, Cesare Lucarini, Antonio Salvadori.
15 h 40 : Celestino Alfonso, Joseph Wolf Boczor, Emeric Glasz, Marcel Rajman.
15 h 47 : Tamas Elek, Moska Fingercwaig, Jonas Geduldig Martiniuk, Wolf Wajsbrot.
15 h 52 : Lajb (Léon) Goldberg, Arben Abramovitch Dav'Tian, Wolf Salomon Szapiro.
15 h 56 : Szlama Grizwacz, Stalinas Kubacki.
Olga Bancic, dite Pierrette.
vendredi, 31 janvier 2014 | Lien permanent | Commentaires (1)
Colloque, répressions en 1942
COLLOQUE DU 14 DÉCEMBRE 2012
RÉPRESSIONS EN 1942
Organisé par
L’Association nationale des familles de fusillés et massacrés
de la Résistance française
et l’Amicale de Chateaubriant Voves Rouille Aincourt
~
Avec le concours de
La ville de Paris, du Musée de la Résistance nationale de Champigny
et du Dictionnaire des Fusillés et Exécutés en France
***
Téléchargez le programme en pdf
Ⓒ Pascal Convert, Mont Valérien, au nom des fusillés
mercredi, 12 décembre 2012 | Lien permanent
Olga Bancic, un livre de Marie-Florence Ehret
UNE JEUNE MÈRE DANS LA RÉSISTANCE
OLGA BANCIC
Marie-Florence Ehret
COMMUNISTE, ROUMAINE ET JUIVE,
UNE VIE ASSASSINÉE
Après la « panthéonisation » et la momification consacrant l’entrée sous l’édifice des « grands hommes » de quatre grandes figures de la Résistance, à l’heure des discours phagocytés par la parole étatique occultant ce que fut le combat mené par les communistes FTPF et FTP-MOI, au moment où la parole émancipatrice est réduite au seul sens de l’acception du « monde tel qu’il est », il est urgent que la mémoire s’insurge, que des voix lointaines s’élèvent. Polonais, Espagnols, Hongrois, Roumains, Allemands, anciens brigadistes de la guerre d’Espagne, combattants antifascistes, communistes internationalistes pourchassés dans leurs pays d’origine, juifs victimes des pogroms, Olga Bancic, Thomas Elek, Marcel Rajman, Missak Manouchian, Joseph Epstein…, et tant d’autres sont les noms qui résonnent sur le chemin chaotique de la fraternité entre les peuples. Manouchian et ses 22 camarades du 21 février 1944, Epstein et les 28 autres condamnés du 11 avril, Olga Bancic du 10 mai de la même année ; leur sacrifice est un symbole, il est la force et l’élan d’une jeunesse qui s’illustra jusqu’à l’abnégation dans le combat mené contre les nazis. Ces vies assassinées dans la tourmente d’un siècle de terreurs et de massacres, ces vies offertes par celles et ceux qui faisaient l’histoire, ceux-là peuvent aujourd’hui reposer sous le drapeau rouge de l’internationalisme. Ils nous incitent à défier les renoncements et à porter toujours plus haut l’idée communiste.
« Si l’écho de leurs voix faiblit, nous périrons… », ce sont les mots de Paul Éluard, cette parole du poète qui invite à la mort absentée, au nom sans corps, à cette trace mémorielle, trace du sang de celles et ceux qui disparurent dans l’abîme de l’histoire. Marie–Florence Ehret interroge un silence, un visage sur une petite photographie où la beauté dépasse de loin la simple plasticité, un visage de bonheur et d’humanité. Olga Bancic tient dans ses bras la petite Dolorès, sa fille, un sourire de mère aux lèvres, de femme qui aime, une « amoureuse de la vie à en mourir », une femme communiste, roumaine et juive. Une femme qui a dit non à toutes les capitulations, qui a combattu toutes les humiliations, cette femme qui serre son bonheur pour en faire une arme, une arme pour la liberté, pour cette société communiste dont elle rêve et pour laquelle elle s’est battue, c’est Olga Bancic, une militante qui fut enfermée à la prison Vacàresti (Roumanie) en 1932, une combattante qui ne renonça jamais.
Marie-Florence Ehret donne une voix à Olga, à Pierrette, son nom dans la Résistance ; elle nous vient de loin cette jeune femme, née en 1912, à Kishinev en Moldavie, elle contribua à la construction du jeune parti communiste roumain et regardait la révolution soviétique comme une promesse de fraternité, d’égalité et de bonheur pour tous les exploités ; sa jeunesse allait incarner ce qu’il y a de plus beau, la lutte sans relâche pour l’émancipation. Elle reste gravée dans notre mémoire et son nom est inséparable de celui de ses camarades du « groupe Manouchian » tel qu’il fut baptisé après la guerre. Manouchian, Boczor, Rajman, Elek, Lev Dav’Tian…, vingt-deux noms inscrits pour le poteau, pour la fusillade au Mont Valérien le 21 février 1944. Olga, la seule femme jugée en même temps qu’eux lors d’une parodie de procès à l’hôtel Continental, rue de Rivoli, condamnée à mort, n’eût pas cet honneur du peloton que l’on réserve aux hommes, elle fut déportée en Allemagne subissant la torture et les privations, puis emmenée à Stuttgart le 6 mai 1944, elle fut décapitée le 10 mai de la même année à six heures, dans la cour de la prison, elle avait trente-deux ans.
Il est toujours périlleux d’évoquer la vie, le combat de ces héros emblématiques, ne risque-t-on pas de sombrer dans le pathos ? La tragédie est telle que l’émotion peut très vite supplanter les faits, la dure réalité. Marie-Florence Ehret ne se laisse pas submerger par l’émotion, si le récit est sensible, d’une plume alerte et sans fioritures, il n’occulte en rien ce que fut, notamment, cette terrible année 1943 qui s’achève le 16 novembre pour ceux de la triste et célèbre Affiche rouge. Le récit est vivant et nous sommes pris dans le tourbillon des actions menées par Pierrette, Marcel, Missak, Henri,… le courage, l’audace parfois à la limite de l’inconscience comme me le soulignait un jour Henri Karayan, un camarade d’Olga, voilà ce qui faisait le quotidien de ces femmes et de ces hommes, toutes et tous animés par une même flamme, un même désir, combattre les nazis jusqu’à la mort, lutter pour la liberté et l’autodétermination des peuples.
La pratique de la guérilla urbaine fit ses preuves en termes d’efficacité, les actions coordonnées par Missak Manouchian, dès avril 1943, s’élaboraient minutieusement, parfois après des semaines de « planque » pour noter les habituels déplacements ou autres mouvements. À titre d’exemple, écoutons Boris Holban (1) nous relater la préparation de l’action contre le général SS Ritter. C’est l’« équipe spéciale » (2) qui est chargée de cette action : « Je me rends sur place [Holban]. Pas de boutiques, pas de circulation ; l’endroit est idéal pour une attaque surprise. Je décide que l’équipe spéciale sera chargée de l’attaque et mets au point un plan d’opération avec Marcel Rajman. Le général est d’une grande ponctualité. Tous les matins à 8 h 30, la voiture à fanion se présente devant le 18, rue Pétrarque pour ne stationner que quelques minutes. Il faudra frapper au moment précis où l’homme monte dans sa voiture, pour ne pas lui laisser la moindre possibilité de réagir. De son domicile au coin de la première rue transversale, il n’y a qu’une vingtaine de mètres. Nous chronométrons le temps nécessaire pour parcourir cette distance et parvenir devant le domicile au moment même où Ritter s’engouffre dans sa voiture. Le scénario est prêt : Rajman doit guetter la sortie de l’homme, se trouver à sa hauteur au moment où il entre dans la voiture, lui tirer dessus et continuer son chemin sans même retourner la tête. Alfonso doit le suivre à quelques pas et achever le travail si nécessaire. Kneler se tiendra sur l’autre trottoir, assurera sa défense et surveillera les alentours. Les itinéraires de repli sont établis. Tout a été calculé à la seconde près. » On constate que les actions étaient préparées avec la plus grande méticulosité, cette exécution est décrite dans le livre de Marie-Florence Ehret, le juste récit n’entame en rien la réalité des faits, et Olga ? « Plus tard la parole des témoins s’embrouillera. Quels témoins d’ailleurs ? Pas de caméras de télévision, pas de téléphone portable pour filmer la scène, rien que des hommes dont le taux d’adrénaline a atteint des sommets. Une scène dont les acteurs principaux sont morts depuis longtemps et que les autres ont fuie au plus vite. Une scène dont Olga ne connaîtra jamais le déroulé exact, elle qui se tenait pourtant à quelques centaines de mètres à peine. » (3)
Après Le Tombeau de Tommy (4), Missak (5) et Après nous (6), le livre de Marie-Florence Ehret Une jeune mère dans la Résistance, Olga Bancic, contribue à donner une voix à cette jeunesse sacrifiée. Par Olga Bancic et avec l’auteur de ce récit, c’est l’importance déterminante du rôle des femmes que nous devons retenir, c’est aussi la tragédie de cette jeunesse plongée dans l’horreur de la guerre, c’est leur courage, leur désir de vivre jusqu’au bout, sans jamais baisser les yeux devant l’injure, l’humiliation, la répression sanglante et la mitraille des nazis, sans jamais abandonner ce qui les constituaient charnellement, la lutte pour l’égalité et la fraternité entre les peuples.
Le livre de Marie-Florence Ehret est aussi un document pédagogique et historique à mettre entre toutes les mains, la documentation iconographique nous présente au détour de simples petites photos cette femme merveilleuse que fut Olga Bancic, cette mère sacrifiée au temps de l’oppression et de l’horreur. L’entretien avec Irma Mico (7) est du plus haut intérêt et nous montre à quel point la présence mémorielle d’Olga et de ses camarades est un chapitre à jamais gravé dans l’histoire universelle de l’émancipation. C’est aussi un livre de lutte, un pied de nez au renoncement.
Le 4 juin 2015
Patrice Corbin
1. Boris Holban, Testament. Après 45 ans de silence, le chef militaire des FTP-MOI de Paris parle…, (pp.170-171)Calmann-Lévy, 1989.
2. L’équipe spéciale était constituée de Celestino Alfonso (dit Pierrot), de Spartaco Fontanot, de Léo Kneler, de Raymond Kojitski et de Marcel Rajman. Elle fut opérationnelle de juillet 1943 à octobre de la même année. Après la grande traque qui fit tomber, le 16 novembre 1943, Missak Manouchian, Joseph Epstein et de nombreux autres combattants dont Olga Bancic, les actions des FTP-MOI cessèrent.
3. Marie-Florence Ehret, Une jeune mère dans la Résistance, Olga Bancic, Oskar éditeur, 2015.
4. Alain Blottière, Le Tombeau de Tommy, Gallimard, 2009.
5. Didier Daeninckx, Missak, Perrin, 2009.
6. Patrick Fort, Après nous, Celestino Alfonso, guérillero dans la Résistance française, Éditions Le Solitaire, 2012.
7. Irma Miko (ou Mico) naît en 1914 à Czernowitz dans l’Empire Austro-Hongrois. Promise à une brillante carrière de pianiste concertiste, elle rallie cependant la cause communiste et milite dans les années trente à Bucarest, où elle se forme au travail clandestin. Alors que la Roumanie plonge dans le nationalisme et l’antisémitisme, Irma, Juive, part en France enrôler des brigadistes pour la guerre d’Espagne. Quand les Allemands envahissent la France, Irma est à Paris et prend part à la Résistance des étrangers (FTP-MOI). On lui confie alors une mission des plus périlleuses : enrôler des soldats de la Wehrmacht dans la Résistance…
samedi, 06 juin 2015 | Lien permanent
Les FTP-MOI dans la Résistance
Légion
Si j’ai le droit de dire en français aujourd’hui
Ma peine et mon espoir, ma colère et ma joie
Si rien ne s’est voilé définitivement
De notre rêve immense et de notre sagesse
C’est que des étrangers comme on les nomme encore
Croyaient à la justice ici bas et concrète
Ils avaient dans leur sang le sang de leurs semblables
Ces étrangers savaient quelle était leur patrie
La liberté d’un peuple oriente tous les peuples
Un innocent aux fers enchaîne tous les hommes
Et qui se refuse à son cœur sait sa loi
Il faut vaincre le gouffre et vaincre la vermine
Ces étrangers d’ici qui choisirent le feu
Leurs portraits sur les murs sont vivants pour toujours
Un soleil de mémoire éclaire leur beauté
Ils ont tué pour vivre ils ont crié vengeance
Leur vie tuait la mort au cœur d’un miroir fixe
Le seul vœu de justice a pour écho la vie
Et lorsqu’on n’entendra que cette voix sur terre
Lorsqu’on ne tuera plus ils seront bien vengés.
Et ce sera justice.
Paul Éluard
Monsieur André Chassaigne Député et Président du groupe Gauche démocrate et républicaine | Monsieur Jean-Marc Germain Député, membre du groupe Socialiste, républicain et citoyen |
Madame Isabelle Carle
Présidente d’Images contemporaines
En partenariat avec le journal L’Humanité
Ont le plaisir de vous convier à la projection du documentaire
De Mourad Laffitte & Laurence Karsznia
Les FTP-MOI dans la Résistance
JEUDI 19 FÉVRIER 2015
De 19 heures à 22 heures
Salle Victor Hugo
Immeuble Jacques Chaban-Delmas
101, rue de l’Université - 75007 Paris
À l’occasion du 71e anniversaire de l’exécution du « groupe Manouchian », cette soirée rendra hommage à l’ensemble des FTP-MOI, dans un lieu symbolisant les valeurs pour lesquelles ces jeunes résistants, étrangers pour la plupart, se sont engagés au péril de leur vie.
« Que les flambeaux de la conscience éclairant nos esprits ! Que le sommeil et la lassitude ne voilent pas nos esprits ! » écrivait Missak Manouchian. Ainsi, comprendre le passé et refuser une version « aseptisée » de l’Histoire, transmettre les valeurs qui furent les leurs et restent les nôtres, éveiller les consciences, nourrir la compréhension, c’est réinvestir le présent et construire l’avenir avec lucidité, tolérance et solidarité.
PROGRAMME
19 h 00 : | Accueil |
19 h 30 : | Projection du film |
21 h 00 : | Débat animé par Caroline Constant, journaliste à L’Humanité, en présence de Robert Endewelt, Georges Duffau-Epstein, Katia Guiragossian, Léon Landini (sous réserve) et des réalisateurs. |
En raison du nombre de places limité, l’inscription préalable est obligatoire au 06 76 48 61 35
ou
contact@images-contemporaines.com
Merci de vous munir de l’invitation à télécharger ci-dessous et d’une pièce d’identité qui vous seront demandées à l’entrée.
dimanche, 08 février 2015 | Lien permanent | Commentaires (2)
Journées nationales de la Résistance 2016
Pour une meilleure lisibilité, télécharger le dépliant ci-dessous
mercredi, 04 mai 2016 | Lien permanent | Commentaires (1)