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La résistance juive

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vendredi, 06 avril 2007 | Lien permanent

Joseph Epstein

medium_Epstein.2.jpeg Prison de Fresnes (Seine) - 11 avril 1944

Ma petite Paula bien-aimée,
 
Fidèle jusqu’au dernier souffle à mon idéal, cet après-midi à 15 heures, je tomberai fusillé.
Je te laisse seule avec notre petit garçon chéri. Je ne pense qu’à vous deux Je vous aime tellement, je t’aime tellement, ma petite chérie. Je te demande pardon de tout le mal que j’ai pu te faire. Tu m’as donné tellement de bonheur. Maintenant j’y repense ; je revis ces instants de bonheur passés près de toi et près de notre petit garçon chéri. Sois courageuse, ma petite bien-aimée. Défends notre petit Microbe chéri. Élève-le en homme bon et courageux. Et je t’en supplie, ne lui donne pas un autre papa. Parle-lui souvent de moi, de son papa-car qui l’aime tellement, qui vous aime tellement.
Mes derniers instants, je veux les consacrer à vous. Je te revois, avec notre petit trésor dans les bras, m’attendre à la descente du car. J’entends son sourire (1) rire, je revois tes yeux de maman l’envelopper de tant de tendresse. Je l’entends m’appeler « papa », « papa !» Soyez heureux tous les deux et n’oubliez pas votre « papa-car ».
Je saurai mourir courageusement et, face au peloton d’exécution, je penserai à vous, à votre bonheur et à votre avenir. Pensez de temps en temps un peu à moi.
Du courage, ma Paula bien-aimée. Il faut élever notre petit garçon chéri. Il faut faire de lui un homme bon et courageux. Son papa lui laisse un nom sans tache. Aux moments de découragement, pense à moi, à mon amour pour vous deux, à mon amour immense qui ne vous quitte pas, qui va vous accompagner partout et toujours. Ma bien-aimée, ne te laisse pas abattre, tu seras à partir de 15 heures le papa et la maman de notre petit chéri.
Sois courageuse et encore une fois pardonne-moi le mal que je t’ai fait. Te dis, ma Paula bien-aimée, tout mon amour pour toi et notre petit Microbe chéri. Vous serre tous les deux dans mes bras. Vous embrasse de tout mon cœur.
Vive la France, Vive la liberté!


1. Mot biffé sur l’original.

 

Mon petit Microbe, mon fils,

Quand tu seras grand, tu liras cette lettre de ton papa. Il l’a écrite 3 heures avant de tomber sous les balles du peloton d’exécution. Je t’aime tellement, mon petit garçon, tellement, tellement. Je te laisse seul avec ta petite maman chérie. Aime-la par-dessus tout.
Rends-la heureuse, si heureuse. Remplace ton papa-car auprès d’elle. Elle est si bonne ta maman, et ton papa l’aime tellement. Console-la, mon petit garçon chéri, soutiens-la. Tu es tout maintenant pour elle. Donne-lui toute la joie. Sois bon et courageux.
Je tomberai courageusement, mon petit Microbe chéri, pour ton bonheur [et celui] de tous les enfants et de toutes les mamans. Garde-moi un tout petit coin dans ton cœur.
Un tout petit coin, mais rien qu’à moi. N’oublie pas ton papa-car. Mon petit fils chéri, je revois ta petite figure souriante, j’entends ta voix si gaie. Je te vois de tous mes yeux.Tu es tout notre bonheur, le mien et celui de ta maman chérie.

Obéis à ta maman, aime-la par-dessus tout, ne lui cause jamais de chagrin. Elle a déjà tellement souffert. Donne-lui tellement de bonheur et de joie.
Mes derniers instants. Je ne pense qu’à toi, mon petit garçon chéri et à ta maman bien-aimée. Soyez heureux, soyez heureux dans un monde meilleur, plus humain. Vous dis encore une fois tout mon amour. Sois courageuse, ma petite Paula chérie. Aime ta maman par-dessus tout, mon petit garçon chéri, mon petit Microbe chéri. Sois bon et courageux, n’oubliez pas votre papa-car. Vous serre tous les deux dans mes bras. Vous embrasse de toutes mes forces, de tout mon cœur, votre papa-car.
Mes amitiés à tous nos amis.

Joseph Epstein
 

Nota :  Joseph Epstein fut arrêté le 16 novembre 1943 lors d’un rendez-vous avec Missak Manouchian. Il a été fusillé le 11 avril 1944 au Mont-Valérien avec 28 autres résistants après avoir subi d’effroyables tortures.

La Vie à en mourir, Lettres de Fusillés 1941-1944, Editions Points,
collection Point Histoire n° 361, Paris 14 septembre 2006


 

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samedi, 07 avril 2007 | Lien permanent

Les Fusillés du Mont Valérien

Les fusillés du Mont Valérien

Un film réalisé par Pascal Convert

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mercredi, 04 avril 2007 | Lien permanent | Commentaires (1)

IMMIGRES

APPEL AUX IMMIGRES
 
Immigrés !
 
Les grands jours sont arrivés. L'ennemi battu à l'Est et à l'Ouest par les vaillantes armées de nos Alliés recule en désordre sur tous les fronts. La libération du territoire français se poursuit à pas de géant. Dans quelques jours Paris, le cœur de la France et la capitale de la liberté, sera délivré définitivement du joug hitlérien. Paris libre, c'est le symbole de la délivrance de tous les peuples opprimés, c'est la victoire de la liberté, de la fraternité et de l'égalité sur la barbarie fasciste.
 
Immigrés !
 

Pendant de longues années, vous avez combattu côte à côte avec l'héroïque peuple de France contre l'occupant ; vous avez mené une lutte incessante sous toutes ses formes pour hâter l'heure de la libération commune. Vous avez prouvé par vos sacrifices et par vos faits d'armes, par vos souffrances et par votre dévouement que votre sort est indissolublement lié à celui du grand peuple français. Vous avez forgé dans les combats communs les liens de fraternité avec la nation française.


Aujourd'hui, à la veille de la victoire définitive, un dernier effort vous est demandé. A l'approche des armées alliées, le noble peuple de France, digne successeur de ses ancêtres de la Révolution de 1789, se lève pour le combat final . Paris tout entier dresse les barricades. Vous, immigrés, vous ferez aussi votre devoir ; vous vous mettrez aux premiers rangs des combattants de la liberté, vous aiderez à chasser l'ennemi du sol sur lequel vous vivez et travaillez.

Tous aux barricades ! Aux armes, immigrés !

Participez en masse aux actions de F.F.I. conformément aux ordres du gouvernement provisoire de la République, du Conseil de la Résistance et de ses autorités locales.


Mettez-vous en grève générale ; adhérez aux milices patriotiques. Attaquez les membres de l'armée allemande partout où ils se trouvent et récupérez par tous les moyens leurs armes. Dans les régions d'agglomération des immigrés, formez et renforcez les détachements nationaux de F.F.I. Arrêtez les traîtres et agents de l'ennemi et empêchez leur fuite ; occupez les sièges et les locaux de vos organisations envahis par l'ennemi ou par les valets à sa solde.


Joignez-vous aux manifestations chaleureuses d'amitié et de reconnaissance qui accueilleront les armées victorieuses. En cette heure solennelle et inoubliable, vous partagerez avec le peuple de France la joie de la délivrance, vous qui avez souffert et combattu avec lui dans les heures tragiques. Pavoisez vos maisons avec les drapeaux français et alliés, américains, anglais, soviétiques.

Immigrés !

En avant pour l'assaut final qui rendra la France libre, indépendante et démocratique.

Vive la France !

Vivent nos Alliés !

Cet appel émane du Centre d'Action et de Défense des Immigrés (CADI)

Comité Italien de la Libération Nationale, Comité Polonais de la Libération Nationale, Unité Nationale Espagnole, Comité National Tchécoslovaque, Comité d'Unité et de Défense Juive, Union des Patriotes Russes, Front National Ukrainien, Mouvement pour l'Indépendance Hongroise, Front National Arménien, Front National Roumain.

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mercredi, 21 mars 2007 | Lien permanent

Roger Rouxel

medium_Roger_Rouxel.jpg ROGER ROUXEL À SA FIANCÉE

Prison de Fresnes (Seine), 21 février 1944

Chère petite Mathilde chérie,

 

Je t’écris une première et dernière lettre qui n’est pas très gaie : je t’annonce ma condamnation à mort et mon exécution pour cet après-midi, à quinze heures, avec plusieurs de mes camarades. Je te demande d’avoir beaucoup de courage ; je vais mourir en pensant à toi jusqu’à la dernière minute comme j’ai toujours pensé.
Je meurs courageusement et en patriote pour mon pays, j’ai fait mon devoir de soldat, je te demande d’oublier ce cauchemar et te souhaite d’être heureuse, car tu le mérites ; choisis un homme bon, honnête et qui saura te rendre heureuse. Conserve ma mémoire le temps que tu voudras, mais il faut te dire une chose, personne ne vit avec les morts.


J’avais fait pour toi et moi de beaux projets, mais le sort en a décidé autrement. Je te jure que je n’ai jamais eu un moment de défaillance. Je meurs en soldat de la Libération et en Français patriote.


Tu demanderas si tu le désires à mes parents chéris, que je vais quitter avec un grand regret, un souvenir de moi qui ne devra jamais te quitter.


Tu diras aussi à tous mes camarades que tu connais que je les quitte en pensant à eux, qu’ils pensent un peu à leur camarade qui est mort pour sa patrie.


Chère Mathilde, j’aurais bien voulu ainsi que mes parents vous serrer une dernière fois dans mes bras, mais le temps me manque. Je pense tendrement à tes parents, à toute ta famille que je regardais déjà presque comme la mienne ; mon dernier souvenir va aussi vers tous les voisins et amis que je quitte en embrassant de tout cœur.


J’espère que le souvenir de mes camarades et le mien ne sera pas oublié car il doit être mémorable, petite Mathilde. Je te demande d’être heureuse, c’est ma dernière volonté.


Ma lettre n’est pas très bien écrite, mais ce n’est pas de ma faute, conserve-la parmi les objets qui te sont les plus précieux.
Je termine en t’embrassant de tout mon cœur et ton souvenir m’accompagne jusqu’au bout.
Ton petit ami qui te quitte pour toujours.

 

Roger Rouxel

VIVE LA FRANCE

 

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jeudi, 22 mars 2007 | Lien permanent | Commentaires (1)

Olga Bancic

medium_Olga_Bancic.jpg Prison de Stuttgart, le 9 mai 1944

Ma chère petite fille, mon cher petit amour,

Ta mère écrit la dernière lettre, ma chère petite, demain à 6 heures, le 10 mai, je ne serai plus. Mon amour ne pleure pas, ta mère ne pleure pas non plus. Je meurs avec la conscience tranquille et avec toute la conviction que demain tu auras une vie et un avenir plus heureux que ta mère. Tu n’auras plus à souffrir. Sois fière de ta mère, mon petit amour. J’ai toujours ton image devant moi. Je vais croire que tu verras ton père, j’ai l’espérance que lui aura un autre sort. Dis-lui que j’ai toujours pensé à lui comme à toi. Je vous aime de tout mon cœur. Tous les deux vous m’êtes chers. Ma chère enfant, ton père est, pour toi, une mère aussi. Il t’aime beaucoup. Tu ne sentiras pas le manque de ta mère. Mon cher enfant, je finis ma lettre avec l’espérance que tu seras heureuse pour toute ta vie avec ton père, avec tout le monde. Je vous embrasse de tout mon cœur, beaucoup, beaucoup.

Adieu mon amour.

Ta mère
Olga Bancic

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jeudi, 22 mars 2007 | Lien permanent

Strophes pour se souvenir

STROPHES POUR SE SOUVENIR

Vous n’avez réclamé la gloire ni les larmes
Ni l’orgue ni la prière aux agonisants
Onze ans déjà que cela passe vite onze ans
Vous vous étiez servis simplement de vos armes
La mort n’éblouit pas les yeux des partisans

Vous aviez vos portraits sur les murs de nos villes
Noirs de barbe et de nuit hirsutes menaçants
L’affiche qui semblait une tache de sang
Parce qu’à prononcer vos noms sont difficiles
Y cherchait un effet de peur sur les passants

Nul ne semblait vous voir Français de préférence
Les gens allaient sans yeux pour vous le jour durant
Mais à l’heure du couvre-feu des doigts errants
Avaient écrit sous vos photos MORTS POUR LA FRANCE
Et les mornes matins en étaient différents
 
Tout avait la couleur uniforme du givre
À la fin février pour vos derniers moments
Et c’est alors que l’un de vous dit calmement
Bonheur à tous bonheur à ceux qui vont survivre
Je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand

Adieu la peine et le plaisir adieu les roses
Adieu la vie adieu la lumière et le vent
Marie-toi sois heureuse et pense à moi souvent
Toi qui vas demeurer dans la beauté des choses
Quand tout sera fini plus tard en Erevan

Un grand soleil d’hiver éclaire la colline
Que la nature est belle et que le cœur me fend
La justice viendra sur nos pas triomphants
Ma Mélinée ô mon amour mon orpheline
Et je te dis de vivre et d’avoir un enfant

Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent
Vingt et trois qui donnaient leur cœur avant le temps
Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant
Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir
Vingt et trois qui criaient la France en s’abattant

LOUIS ARAGON             
 
 
Le Roman inachevé, Paris 1956, Ed. Gallimard                           

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jeudi, 22 mars 2007 | Lien permanent | Commentaires (3)

Léon Goldberg à sa fiancée

medium_Leon_Goldberg.jpg

Fresnes, le 21 février 1944

Ma Chérie,

Ma dernière lettre et mon dernier souvenir pour toi ; je vais être fusillé à 3 heures. Il est 11 1/2. D’abord, je voudrais que tu ne pleures pas et que tu sois très courageuse comme je le suis moi-même. Je n’ai pas peur de mourir. Je trouve quand même que c’est un peu trop tôt. Comme cadeau d’anniversaire, c’est réussi, n’est-ce pas ? Tu sais depuis samedi ce qui m’attend par les journaux.Ta photo est devant moi, ce matin comme toujours. Je l’emmène avec moi pour ce long voyage d’où personne n’est, je crois, jamais revenu. Console-toi très vite, nous nous sommes trop peu connus. J’ai fait mon devoir envers tous. Je ne regrette rien.Tout ce que je voudrais, c’est que, quelquefois, vous tous, mes amis pensiez à moi. Maintenant, j’embrasse tes parents, Fanny, toi-même, ma chérie, ainsi que tous mes amis. Quand mes parents reviendront, tu rendras mes affaires, enfin arranger tout quand tous seront de retour.Ils ont été très forts pour mon cadeau d’anniversaire, ne trouves-tu pas ?
Je n’écris pas grand-chose. Je n’ai pas grand-chose à écrire. Ça vaut mieux. Parlons des amis.
Je souhaite tout le bonheur possible à Roger, Denise et Jean, Claude leur fils, Robert Balin : je les embrasse ainsi que leurs parents. J’embrasse tous les amis du quartier, je n’énumère pas leur[s] nom[s]. Embrasse mes cousins Pérel, les amis Berkowitz, sans oublier surtout Merlo et leurs enfants, Sznaper, Debut, (Alice, Mireille, Joseph) Finkelstein, Fuks, Deltour, Tondelier, Postaniec, enfin tous sans exception. J’oublie Anna, ses parents, Ben, Joseph, etc. Je n’arrête pas de manger en ce moment. Que veux-tu que je te dise, ma chérie ; il faut bien mourir un jour. Je t’ai beaucoup aimée, mais il ne faut pas pour cela oublier que ta vie continue, à toi. D’ici quelque temps, j’espère que tu te seras fait une raison et que la vie reprendr[a] ses droits.
Enfin, ADIEU À TOUS. La vie sera meilleure pour vous. Je vous embrasse tous, ta famille et toi, Ginette.
Je demande pardon à tous ceux que j’oublie des amis.
Ma Ginette, je partirai avec ton nom sur mes lèvres.

 

VIVE LA FRANCE : Léon Goldberg.

J’écris mal à cause du froid.



La Vie à en mourir, Lettres de Fusillés, 1941-1944, Editions Tallandier, Paris, 2003.

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lundi, 09 avril 2007 | Lien permanent | Commentaires (3)

Marcel Rajman

medium_Rajman.jpg
Prison de Fresnes, 21 février 1944



Ma chère petite maman,

 

Quand tu liras cette lettre, je suis sûr qu’elle te fera une peine extrême, mais je serai mort depuis un certain temps et tu seras consolée par mon frère qui vivra heureux avec toi et te donnera toute la joie que j’aurais voulu te donner.

Excuse-moi de ne pas t’écrire plus longuement, mais nous sommes tous tellement joyeux que cela m’est impossible quand je pense à la peine que tu ressens. Je ne puis te dire qu’une chose, c’est que je t’aime plus que tout au monde et que j’aurais voulu vivre rien que pour toi. Je t’aime, je t’embrasse mais les mots ne peuvent dépeindre ce que je ressens.
Ton Marcel qui t’adore et qui pensera à toi à la dernière minute. Je t’adore et vive la vie.

 

Marcel.

 

Mon cher Simon,

 

Je compte sur toi pour faire tout ce que je ne puis faire moi-même. Je t’embrasse, je t’adore, je suis content, vis heureux, rends Maman heureuse comme j’aurais voulu le faire si j’avais vécu. Vive la vie belle et joyeuse comme vous l’aurez tous. Préviens mes amis et mes camarades que je les aime tous. Ne fais pas attention si ma lettre est folle mais je ne peux pas rester sérieux.

 

Marcel.


J’aime tout le monde et vive la vie. Que tout le monde vive heureux.

Marcel.


Maman et Simon, je vous aime et voudrais vous revoir.

Marcel.

 

 

Ma chère tante, oncle et cousines,

 
 
Au moment où vous lirez cette lettre je ne serai plus. Je vais être fusillé aujourd'hui à 15 heures. Je ne regrette rien de ce que j'ai fait. Je suis tout à fait tranquille et calme, je vous aime tous et j'espère que vous vivrez heureux. Vous remettrez les quelques mots suivants à Maman et à Simon s'ils reviennent un jour, comme je l'espère.

Ma chère tante, j'aurai voulu te revoir, ainsi que ma dernière petite cousine Elise, que je n'ai presque pas vue ; je suis réuni en ce moment avec trois de mes camarades ayant le même sort que moi.

Nous venons de recevoir un colis de la Croix-Rouge et nous mangeons comme des gosses toutes les choses sucrées que j'aime tant. Je vous embrasse tous une dernière fois, ma tante, mon oncle, ma petite Fernande, ma petite Madeleine et aussi ma petite Elise. Ici, on est tous en joie. Je suis sûr que cela vous fera plus de peines qu'à nous.
 
 

Marcel.

Cette dernière lettre de Marcel Rajman m'a été transmise par Shéhérazade et je l'en remercie. 

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mardi, 03 avril 2007 | Lien permanent | Commentaires (1)

De la part de Shéhérazade

Bonsoir,

J'ai 20 ans et suis une passionnée d'histoire (en particulier sur les héros de l'Affiche rouge), je vous conseille de lire le livre On les nommait des étrangers de Gaston Laroche, (colonel FTPF.Boris Matline) car il nous donne de nombreuses informations, ainsi que des témoignages rares notamment une lettre écrite par Marcel Rayman le 21 février 1944 à Fresnes adressée à sa tante, son oncle et ses cousines.

“Ma chère tante, oncle et cousines, Au moment où vous lirez cette lettre je ne serai plus. Je vais être fusillé aujourd'hui à 15 heures. Je ne regrette rien de ce que j'ai fait. Je suis tout à fait tranquille et calme, je vous aime tous et j'espère que vous vivrez heureux. Vous remettrez les quelques mots suivants à Maman et à Simon s'ils reviennent un jour, comme je l'espère. Ma chère tante, j'aurai voulu te revoir, ainsi que ma dernière petite cousine Elise, que je n'ai presque pas vue; je suis réuni en ce moment avec trois de mes camarades ayant le meme sort que moi. Nous venons de recevoir un colis de la Croix-Rouge et nous mangeons comme des gosses toutes les choses sucrées que j'aime tant. Je vous embrasse tous une dernière fois, ma tante, mon oncle, ma petite Fernande, ma petite Madeleine et aussi ma petite Elise. Ici, on est tous en joie. Je suis sûr que cela vous fera plus de peines qu'à nous. MARCEL.”


Voila j'espère que ce document vous sera utile, j'espère découvrir sur votre site d'autres infos sur les FTP-MOI, bonne continuation.

Ce commentaire a été posté par Shéhérazade.

 

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mardi, 03 avril 2007 | Lien permanent

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